J-35 : A COMME A GAUCHE TOUTE

Publié le par jaimepasladroite

gauche-de-la-gauche.jpgLa percée du Front de Gauche dans cette campagne pose des problèmes de vocabulaire. Avant cela, la plupart des commentateurs, en vertu d’une logique majoritaire vaguement peinturlurée de rose et jugeant sans doute à la marge des partis comme le PC, le PG, la Gauche Unitaire, le NPA, LO..., évoquaient « la gauche » en voulant parler du seul PS. Parti Socialiste et « gauche » étaient quasiment synonymes. Nous autres nous appartenions à l’extrême-gauche. Et puis patatras ! Ils découvrent soudain qu’une force revendique des valeurs réellement de gauche. Comment nommer cette nouvelle force ? Et bien nous serons « la gauche de la gauche ». Oui mais voilà, dans un article récent, un journaliste, parlant du courant « Montebourg » à l’intérieur du PS, le qualifie de « gauche de la gauche ». Il ne peut pas y avoir 2 « gauche de la gauche ». Si Montebourg est la « gauche de la gauche », nous faisons un pas de côté (à gauche) et devenons « la gauche de la gauche de la gauche ». Oui mais comment nommer le NPA, qualifié d’extrême il y a peu, qui tend à nous rejoindre mais n’est pas encore complètement avec nous ? Logiquement il devrait être « la gauche de la gauche de la gauche de la gauche ». Oui mais quid de Lutte Ouvrière alors, encore plus radicale ? Normalement, elle devrait être « la gauche de la gauche de la gauche de la gauche de la gauche » ! Ouf ! Heureusement que les Anarchistes, qui partagent avec nous des valeurs « de gauche », demeurent autonomes et ne votent pas, gardent leur identité spécifique, sinon il nous faudrait faire un effort de mémoire prodigieux pour comprendre à qui on a à faire.

 

hache-rouge.JPGPour ranger ce désordre lexical et faire sens, le Front de Gauche est sorti depuis peu de l’attelage « extrême », le laissant aux autres partis, et apparaît comme « la gauche radicale ». Si le NPA nous rejoint (ce qui est en bonne voie) il cessera donc d’être « extrême » pour « ne » devenir « que » radical !

 

L’émergence du Front de Gauche a donc bousculé non seulement le paysage politique, mais les mots qui servent à en décrire la réalité. Nous avons forcé les plumitifs - qui ont tendance, par méconnaissance peut-être du monde « de gauche », ou par endoctrinement, ou par refus de voir exister une force autre que celle du PS - à nous analyser et à nous qualifier avec un peu plus de justesse. Il nous a fallu du temps. Ce qui les a poussés à changer de vocabulaire, ce n’est pas tant nous d’ailleurs que les instituts de sondage. Sans les 14 % voire les 15 % d’intentions de vote dont on crédite le Front de Gauche, nous serions toujours « la gauche de la gauche ».

 

MAINS.jpegMais plutôt qu’essayer de trouver le bon mot pour nous qualifier, peut-être faudrait-il commencer par renommer le PS. Sur la dernière affiche du candidat, aucune rose, aucun symbole, aucun nom ne vient rappeler l’appartenance du candidat. Ne remettant pas en cause le dogme libéral et/ou capitaliste, il est le plus souvent qualité de « social-démocrate ». Si le mot « socialiste » n’est plus revendiqué par le PS lui-même, la gauche est incarnée par nous. Et tout le monde est décalé d’un cran. Nonobstant, la compréhension de l’identité de chacun est rendue plus claire. Mais on pourrait encore simplifier et rendre plus limpide la classification des tendances politiques. Aussi je propose une taxonomie du politique tout à fait personnelle. Désormais nous pourrions avoir :

 

-        Les monstres (le FN)

-        Les monstres stagiaires (l’UMP)

-        Les lâches (le PS)

-        Les hybrides (mi-lâches mi-apprentis stagiaires du MODEM)

-        Les gentils rouges (nous).

-        Les gentils verts (Eva)

-        Les anars restent les anars

-        quant au reste, nous les enfermerons dans la catégorie des OPNI (objets politiques non identifiés).

 

Tout cela me paraît beaucoup plus clair.

 

generique fin

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P
Notre problème, c'est d'être lucide par rapport au paysage politique. Le problème des journalistes, c'est de vulgariser et d'être compréhensible pour un lectorat qui n'a sans doute pas toutes les<br /> références historiques et politiques que nous avons.<br /> Donc moi, je ne me pose pas la question, je sais qui est à sa place et le discours qu'il porte. Mais je ne dirais pas que le PS de lâches, d'abord parce que j'y connais une tripotée de gens plus<br /> qu'honorables, et parce que je ne sais que trop que pour gouverner un pays somme toute foncièrement à droite, il faut de la synthèse et du rassemblement. et que pour vaincre, le candidat<br /> représentant la gauche au deuxième tour devra rassembler non seulement la gauche radicale, mais également la gauche extrême, le PS, mais aussi les Verts et quelques voix non négligeables du MoDem<br /> (je n'irais pas jusqu'à revendiquer quelques voix égarées du FN).<br /> Donc comment fait-on ?<br /> Et si tu regardes l'histoire du PS, depuis le congrès d'Epinay, tu remarqueras qu'elle a toujours été écartelée entre une tendance sociale-démocrate et une tendance plus radicale, cf le combat<br /> Mitterrand - Savary, puis l'amalgame avec les fractions plus à gauche (le PSU de Rocard), pour arriver au départ de Mélenchon, alors que ses amis Emmanuelli ou Montebourg restaient dans<br /> l'appareil...<br /> Je ne voudrais pas que le combat devienne fratricide et se trompe d'adversaire. Mélenchon et Hollande, en fils héritiers de Mitterrand, ne se supportent pas, mais l'objectif est de faire gagner la<br /> gauche, et si en passant on arrive à recomposer les forces de gauche tant mieux.
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M
" En ces temps de mensonge universel, dire la vérité est un acte révolutionnaire" G. Orwell
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K
que tu sois hyper passionnée par Mélenchon et son programme, ça se conçoit et tu es loin d'être la seule, mais gaffe à ne pas trop taper sur Hollande, car vraisemblablement tous ceux qui n'aiment<br /> pas la droite, comme toi, vont se reporter sur lui au second tour, à moins d'un miracle que tu as l'air d'espérer pour Mélenchon, faut pas rêver, les chiffres sont là, enfin, il me semble ;<br /> parce-que là même la droite et je dirais presque surtout la droite est en train d'encenser ton poulain, apparemment ça va dans leur sens ; les élections c'est chaque cinq ans, attention au faux pas<br /> et au faut pas
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