J-40 : C COMME C’EST FINI, MAIS PAS ENCORE ASSEZ.
Ca y est. Nadine Morano est en train de faire ses cartons en chouignant. Elle va faire dédicacer son carton de déménagement par Nicolas Sarkozy (juré : entendu ce matin sur France Info !). Où va se nicher l’émotion et le fétichisme et le culte de la personnalité à droite ! Tas d’andouilles !
Je me sens comme une convalescente. Je ne suis pas pleinement satisfaite et je suis toujours inquiète. On n’efface pas comme ça 5 ans d’une longue maladie, 5 ans de brutalité. Et ils sont toujours là en embuscade, à vouloir démanteler tout ce qui reste du bien commun pour se l’approprier à titre individuel et nous forcer à croire que c'est normal ou naturel. Et les Législatives vont être rudes. Ça a déjà commencé. Et on va encore entendre des tas de saloperies pendant 40 jours. Et la vulgate libérale et les ignominies du FN seront relayées en boucle dans la plupart des grands médias.
40 jours à attendre. C’est le temps de la période de deuil. C’est au bout de 40 jours que Jésus monte au Paradis. 40, c’est le nombre de jours et de nuits de pluie du déluge. Combien d’autres jours faudra-t-il pour effacer les traces du libéralisme...
1ère étape : le 15 mai. Et le nouveau gouvernement. Date à partir de laquelle on entendra moins sur les ondes les voix des noms honnis : Guéant, Bertrand, Morano, Mariani, Pécresse, Longuet, Lefebvre, Besson, Apparu....
Combien faudra-t-il de temps avant que la voix de Sarkozy soit complètement inaudible ? Il reste le féroce Copé, tout aussi détestable et arrogant que l’autre. Tout aussi ambitieux et prêt à tout pour endosser le costume de Président.
L’espoir viendra peut-être d’autre part que des 6 coins de notre hexagone fatigué. Ca coince un peu partout. Les solutions d’austérité achèvent de ruiner les Grecs. Les Espagnols regimbent. Notre Front de Gauche va-t-il tenir et s’affermir ?
Je crains que ces Législatives n’élargissent les fissures, révélant, annonçant de terribles fractures. Il faudra bien se déterminer, très vite, économiquement, philosophiquement, moralement, sur cette question cruciale : les crises bancaires et financières, filles légitimes du libéralisme, qui sont en train de ruiner nos économies et nos vies (enfin celles des petits, car celles des gros vont de mieux en mieux, comme ces parasites qui vivent et prolifèrent sur le corps des autres) ne marquent-elles pas la fin du libéralisme comme système dominant ? Les remèdes du libéralisme se révélant être pires que le mal qu’il a inoculé.
Il faut retrousser les manches de nos imaginations. Si je puis dire. Sortir du vieux carcan mental libéral dans lequel nous nous sommes laissé enfermer. Inventer d’autres manières de vivre et de penser le monde, nos relations à autrui. Peut-on tout penser en termes de rentabilité, de profit à court terme ? Est-ce qu’on peut vendre et acheter tout et n’importe quoi ? A n’importe quel prix ? La somme des fringales individuelles mérite-t-elle que nous bradions le bien commun ? Est-elle supérieure à la morale du partage ?
Nous sommes rendus devant un gué. Il ne sert à rien d’attendre sur la rive, à nous demander si nous pouvons le franchir, en avalant des granules d’homéopathie libérale alors que nous sommes rongés par la gangrène.
Mon découragement est à la mesure de la force des anticorps libéraux. Le corps libéral n’est pas mort. Il est en très bonne santé.
Alors oui. J’attends le 17 juin pour commencer. Dans 40 jours, je me demande si nous aurons un avant-goût du Paradis.
