J-41 : RICHARD, CAMPAGNARD, VIEILLARD

Publié le par jaimepasladroite

Tel est l’électorat de l’UMP. Allez bâtir l’avenir avec ça !

 

lekiosqueauxcanards-ump-deambulateur.jpgL’analyse de la sociologie politique du vote Sarkozy montre en effet que lorsqu’on est un vieux rentier habitant dans la douceur de la campagne française, on est un adepte du « travailler plus pour gagner plus ! » et de « la France qui se lève tôt ». Etonnant paradoxe. Ou peut-être pas. Celui qui ne fait rien à part jouir de sa fortune veut que les autres aillent au boulot pour alimenter, par les fruits de leur travail, son capital. C’est bien ainsi que le riche s’enrichit.

 

Lorsqu’on est vieux, on a peur. On a peur de tomber, on a peur de l’autre, on a peur de se faire piquer son sac, ses économies, on a peur du vent on a peur de tout. Alors on s’achète des triples verrous et des lunettes à triple foyer pour scruter les triples A. On veut vivre entre soi. L’inconnu de la mort et sa proximité attisent les désirs de réassurance. L’inconnu c’est l’autre, le jeune qu’on ne comprend plus, c’est le différent, celui qui vient d’autre part ou qui ne baise pas pareil. Alors on vote pour l’hyper sécuritaire, l’hyper frontière, le petit chez soi.

 

Autre paradoxe, un vrai celui-là, lorsqu’on est vieux on est malade. Alors on veut bien se faire réparer tout ce qui déconne aux frais de la princesse Sécurité-Sociale, et se faire rembourser toutes ses petites pilules bleues blanches rouges qu’on doit avaler quotidiennement pour pousser la machine encore un peu. Mais on soutient politiquement celui qui veut son démantèlement. Allez comprendre !

 

Humour-noir_Canicule.jpgPour les Législatives, une autre bonne vieille canicule nous aiderait bien. La grande faucheuse nous débarrasserait d’un coup de tous ces vieux UMpistes fatigués, pleurnichards, peureux ; de tous ces Harpagons qui attendent la mort assis sur leur tas d’or.

 

Dieu merci, il y a d’autres vieux, moins nombreux mais plus jeunes de cœur et d’esprit, qu’on voit défiler dans les cortèges des manifestations, avec canne ou sans, bariolés, heureux de partager encore la fraternité des gens, le combat pour l’autre, le plus jeune, le différent, le pas soi. Ils défilent avec leurs enfants et leurs petits enfants. Ils sont des passeurs d’espoir. La mémoire leur sert à raconter et non à compter.

 

ravi_yacine_ps.jpgQuant aux têtes creuses du think-tank socialiste Terra Nova (cf. link), qui abandonnaient vite-fait bien fait il y un an les classes populaires à la droite, préférant cibler les classes moyennes, que vont-ils faire aux Législatives de tous ces ouvriers, de tous ces employés, de tous ces défavorisés qui on majoritairement voté pour François Hollande ? Vont-ils les renvoyer dans les bras de la droite et de l’extrême-droite ? Tas d’andouilles d’énarques ou de je ne sais quoi de socialistes qui vivent loin des classes populaires et de leurs réalités, qui en ignorent le vocabulaire, les pratiques culturelles, les aspirations et cataloguent sans nuance leur vote. Dieu que les élites sont bêtes !

 

Les jeunes, les ouvriers, les urbains votent (encore) à gauche. Classe contre classe. Classe sociale ou classe d’âge. Urbains contre ruraux.

 

c_Steinlen.jpgLes analystes politiques répètent à l'envi qu’on se trouve dans une configuration électorale proche du XIXe siècle. Quoi d’étonnant ? Je ne cesse de dire depuis 5 ans que la régression sociale entreprise de manière quasi obsessionnelle et systématique par Nicolas Sarkozy, ses lieutenants et ses adeptes, l’enrichissement des riches, la faveur dont ils ont été l’objet, ce fameux « travailler plus » encouragé par un patronat qui s'autorise tout désormais, le code du travail jeté à la poubelle, une manière de gouverner très patriarcale, la guerre de la droite contre les syndicats, le retour aux frontières et au nationalisme, une tonalité très barrésienne dans les valeurs prônées par l’UMP, l’anti-islamisme qui remplace l’antisémistisme d’alors, vecteur d’un nationalisme exacerbé et outrancier, bref tout indiquait un formidable bon en arrière.

 

La droite de progrès est un non sens. Pire : c’est un oxymore. Ou une impossibilité physique. Car le progrès, ce ne sont pas les riches vieillards de droite qui l’incarnent. Mais bien les jeunes aux manches retroussées, avec des têtes pleines de rêves.

 

A bas la droite ! Vive la canicule !

 

generique fin

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