J-42 : P COMME POPULISME OU COMME PLACE AU PEUPLE

Publié le par jaimepasladroite

populisme.jpgJe viens de lire un énième article d’un des analystes de la gauche française. Comme chez de nombreux commentateurs, le terme « populiste », y revient, fortement connoté, pris dans une acception voisine de celle de « démagogue ». Et notamment dans un article parlant de la gauche et de l’extrême gauche. Notre slogan de campagne, « Place au peuple » serait d’essence « populiste ». C’est curieux quand même. Chaque fois que l’on évoque le peuple, chaque fois qu’on tente de placer ses intérêts au cœur d’un projet politique, et surtout d’en faire l’acteur de premier plan et non plus le figurant de sa propre vie, il se trouve toujours un « expert » pour tenter de démontrer que ce qui est d’essence populaire est forcément négatif et démagogique. Mais les mots « Place au pleuple » ne sont pas qu’un slogan. Ils sont bien davantage que cela. Il s’agit ni plus ni moins que d’une ambition élevée, noble : faire en sorte que les gens, les désabusés, les déçus, les isolés, reprennent leur destin en main, se réapproprient l’espace politique devenu la chasse gardée précisément de ces « experts » ou de ces « commentateurs » ou de ces "intercesseurs".

 

place-au-peupel.pngLaisser s’exprimer le peuple, l’inviter à concourir, à sa manière et dans les termes qu’il a choisis, à la transformation de sa vie, mais qu’y a-t-il de mal à cela ? On ne peut pas, d’un côté, déplorer l’abstentionnisme, le manque d’intérêt pour la politique et le manque de confiance du peuple envers la classe politique dont il a le sentiment qu’elle ne le représente plus, et de l’autre s’émouvoir de le voir reprendre confiance lorsqu’il rejoint un mouvement politique comme le Front de Gauche.

 

Pour dévaloriser ce nouvel engagement, les mêmes analystes taxent de « vague de mécontents » ceux qui déclarent vouloir voter Mélenchon et s’agréger au projet de société que nous portons, balayant avec un mépris - qui n’est peut-être que l’expression d’une phénoménale peur bleue - notre programme et les idéaux qui l’animent.

 

Mais il n’y a pas que des « mécontents ». Il y a une véritable adhésion à un projet de société révolutionnaire, pensé de longue date, voulant changer de fond en comble les rouages de cette démocratie malade qui a chassé le peuple de l’agora. Renvoyé derrière ses postes de télévision, invité à se soumettre aux avis des « experts » ou des spécialistes censés penser à sa place, sommé de consommer ad vitam aeternam en portant la culpabilité, s’il ne le fait pas, de contribuer à l’affaiblissement de la sacro sainte « croissance » et partant, à l’affaiblissement de la France, le peuple se dit un jour : mais peut-être puis-je penser à la place de ceux qui pensent pour moi. Et si j’osais reprendre la parole que je me suis laissé confisquer, ma parole ?

  le-cri-du-peuple-l-integrale.jpg

 

Car le peuple n’est pas un enfant. Il n’a pas besoin de formules de consolation, il n’a pas besoin d’être pouponné. Supposer qu’il a constamment besoin d’intercesseurs, ce n’est pas seulement le considérer avec mépris et avoir peu de foi en son intelligence : c’est vouloir conserver leur place à ceux que le peuple, peu envieux en somme, fatigué peut-être, à laissé s’installer à la sienne.

 

Alors oui. Si le populisme c’est redonner la parole et la première place au peuple, oui, nous sommes populistes. Place au Peuple ! Place à nous, enfin !

 

generique fin

 

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M
Que ceux qui ont pris la place du peuple soient instantanément dissous .......
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J
<br /> <br /> on va les dissoudre !<br /> <br /> <br /> <br />
P
je reste toujours circonspect sur ces accusations de populisme, qui s'avèrent effectivement être une position de défense de certains intellos face à un monde qui les dépasse ?<br /> j'ai lu en fouinant sur le Web que pour le sociologue Jean-Claude Passeron, la notion opposée au populisme serait le misérabilisme ;o)
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J
<br /> <br /> C'est un mot trop versatile pour moi<br /> <br /> <br /> <br />